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mercredi 12 août 2009

[J'y étais !] : Damo Suzuki @ Hoxton Square Bar & Kitchen, Londres, 11 Aout

Inutile de vous dire à quel point j'étais excité à l'idée d’aller voir en concert mon idole kraut, Damo Suzuki (le mythique chanteur de Can). Pour cette prestation vocale, il fut accompagné du groupe Japonais Drum Eyes : une machine de guerre oppressante composée de deux batteries rigides (quoiqu’un peu simplistes), un guitariste noise tout fou qui faisait vibrer ses cordes avec sa voix, un trompettiste free, et une basse sursaturée aux lourdes suites de notes. Au sein de ce vacarme organisé, Damo Suzuki était d'une simplicité et d'une modestie exemplaire, sans le comportement du vieux dinosaure des années 70 dépassé par les événements. Sa vitalité était aussi très surprenante: il a improvisé sans relâche sur une heure de musique non stop, construisant avec intensité des mélodies chantées à répétition. J'avais peur de retrouver le Damo Suzuki à la voix rauque de l'EP Please Heat This Eventually enregistré en 2005 avec Omar Rodriguez de Mars Volta. Il n'en était (presque) rien, juste quelques rares croches graves entre les longues mélodies épileptiques et sensuelles, qui apportaient déjà tant de grâce à la musique expérimentale de Can. 4/5

mercredi 29 juillet 2009

[J'y étais !] : Marnie Stern + Tartufi + Trash Kit @ The Luminaire, Londres, 23 Juillet

Sans le savoir avant d’y arriver, j’allais passer une soirée spéciale « math girls ».C'est-à-dire une série de concerts punchy et concentrées autour de boucles de guitares hypnotiques, joués par des filles qui ont assurément beaucoup écouté Battles ou Don Caballero.

Les trois londoniennes de Trash Kit évoquent inévitablement une version math des Slits, avec cette façon de tordre un genre vers quelque chose de tribal et de joyeux. Elles assurent toutes techniquement, et l’énergie ne faiblit pas. Il ne leur reste plus qu’à composer de vraies chansons, car on n’a eu le droit qu’à des fragments d’idées d’1mn 30 maximum. Myspace. 3/5

Tartufi a été la grande surprise de la soirée. Ils sont deux sur scène, mais il suffit de fermer un instant les yeux pour avoir l’impression d’écouter jouer 10 musiciens. Brian Gorman (batterie, claviers, xylophone) et Lynne Angel (chant, guitare, basse, claviers) sont multi-instrumentistes et passent sans cesse d’un instrument à l’autre au sein d’un même morceau, en ayant recours à l’enregistrement de boucles en directs. Leur musique est donc basée sur des superpositions progressives de couches, permettant aux morceaux aux structures complexes de se développer. Mais attention, il n’est pas question d’une musique à crescendo pompeuse et simpliste à la Explosions In The Sky, mais plutôt d’un bordel magistralement ordonné, avec des changements constant de boucles maths et de rythmes. Les morceaux se sont enchainés sans temps morts (si bien que j’avais l’impression de voir se construire un long mouvement de 30 minutes). Leur deuxième album Nests Of Waves And Wire est sorti en mai dernier. Super découverte, un groupe très aventureux à suivre ! Myspace. 4/5

Vint ensuite le show tant attendu de la guitar heroin Marnie Stern : concert impeccable, on y retrouve la même dextérité et folie que sur disque. Mais le tout manquait monstrueusement de générosité. Ce n’est pas qu’elle n’arrive pas à restituer l’énérgie phénoménale qu’il y a sur son dernier album, mais elle a simplement du mal à la surpasser. L’absence de Zach Hill sur scène se fait peut être aussi inconsciemment ressentir. Il y a eu aussi un gros problème quand à la durée de sa prestation. Je sais bien qu’elle succédait à déjà au moins 1h30 de musique avec les deux groupes précédents, mais on est tous venu au départ pour elle, et elle ne reste que 45 minutes. Elle nous a même fait attendre 5 minutes à l’issu de son show, pour finalement ne pas revenir. Pour combler le tout, la bassiste, beaucoup trop bavarde, perdait son temps à coups d’interludes parlées ennuyeuses en mettant apparemment Marnie Stern mal à l’aise avec ses histoires. J’en retiens quand même de nombreux moments intenses, et elle reste la reine du rock géométrique…sur disque. Myspace. 2,5/5

François.

vendredi 24 juillet 2009

[J'y étais !] : Deerhoof @ La Scala, Londres, 1er Juillet

5/5
Myspace
















J'ai vu pour la deuxième fois Deerhoof à Londres, et ils confirment ce que je pensais: ce groupe américain de pop dada excentrique est le meilleur à voir en concert. Ils répondent aux attentes les plus primaires du spectateur rock : danser en convulsions, s’amuser des chorégraphies scéniques, s’émerveiller de la complexité et de la maitrise du show. Il est rare que je sois aussi attentif à chaque détail lors d'un concert, dégustant au maximum chaque seconde passée en leur compagnie: les décharges d'énergies imprévisibles du batteur Greg Saunier (impossible en sa présence de tenir la mesure en tapant du pied), le chant délicieusement bizarre de Satomi, et le jeu hyper précis et instinctif des deux guitaristes, Ed Rodriguez et John Dieterich. A ce propos, ces deux immenses musiciens réalisent une synthèse incroyable de tous les riffs possibles et inimaginables du rock, des attaques punk agressives aux arpèges math rock en boucles. Et puis il y a cette complicité rare entre les quatre musiciens, qui transpire la sincérité.

Ce concert m'a aussi fait prendre conscience qu'ils sont avant tout de vrais performers scéniques. Il ne faut pas oublier que c'est de la pop enfantine hardcore, techniquement compliquée et progressive dans son essence (sans tous les mauvais côtés associés et bien connus), avec une énergie punk, tout en étant submergée de sursauts joyeux. Ce qui en fait une musique définitivement unique et sans nulle doute impossible à jouer correctement en reprise.

Deerhoof laisse aussi la place durant leurs shows à de purs chocs soniques, comme ce magnifique larsen collectif de plus de 2 minutes qu'ils nous ont offert, soutenu part un déluge percussif ahurissant de tous les diables. Ils ont tout compris, un concert de rock, ce n'est pas de l'interprétation, ça se vit.

François.